Santé dans les montagnes vaudoises : inquiétudes croissantes face aux réductions budgétaires annoncées

Une annonce budgétaire aux répercussions locales importantes
En juillet, le Conseil d’État du canton de Vaud a annoncé des mesures d’économie qui pourraient entraîner, dès janvier 2026, une diminution de plus de 20 millions de francs dans le financement des douze établissements regroupés au sein de la Fédération des hôpitaux vaudois.
Réactions vives des habitants des régions montagneuses vaudoises
Cette décision suscite une réaction marquée dans les vallées concernées. Dimanche, lors de l’émission Mise au point, Manon Burki, propriétaire d’un salon de coiffure dans la Vallée de Joux, a qualifié cette nouvelle de « choc ». Elle souligne que le sujet est au cœur des discussions au sein de la communauté locale.
Appels à la préservation des structures hospitalières locales
Les habitants expriment leur crainte quant à la possible fermeture des centres de santé. Nicole Christin, résidente du Chenit, critique le choix budgétaire en faveur d’autres investissements et insiste sur la nécessité de maintenir l’hôpital dans la vallée. De son côté, Rosemarie Mouron, originaire du Pays-d’Enhaut, estime que la fermeture de l’établissement hospitalier pourrait avoir des conséquences négatives à long terme pour toute la région, affirmant que cela risquerait de décourager la population de rester sur place.
Risques perçus sur l’accès aux soins et l’organisation du système de santé
Sébastien Calla, élu socialiste au Grand Conseil vaudois et président du conseil de fondation de l’hôpital de la Vallée de Joux, exprime des inquiétudes concernant l’impact de ces coupes, qu’il associe à une menace sérieuse sur la pérennité des centres visés. Selon lui, ce scénario conduirait à des suppressions d’emplois significatives et pourrait fragiliser le système sanitaire local, déjà confronté à des limitations de ressources.
Contraintes logistiques liées à la géographie locale
Emma Dutruit, habitante de la Vallée de Joux, évoque les difficultés potentielles pour les patients contraints à se déplacer vers les hôpitaux situés en plaine. Elle souligne que les trajets sont longs et complexes, notamment en raison des conditions montagneuses et des cols à franchir.
Conséquences possibles sur la santé des patients
Le directeur médical du pôle, Surennaidoo Perumal Naiken, alerte sur les risques d’aggravation de l’état de santé des patients. Il mentionne que, compte tenu du coût des soins et des franchises, certaines personnes pourraient différer leurs consultations médicales. L’éloignement géographique pourrait par ailleurs dissuader la population de recourir aux médecins traitants ou d’effectuer certains examens, ce qui pourrait contribuer à une augmentation des comorbidités.
Réponses institutionnelles et perspectives
Christelle Luisier, présidente du Conseil d’État vaudois, indique que les autorités restent attentives à l’ensemble des régions du canton et souhaitent maintenir un équilibre territorial dans l’organisation des soins. Elle précise cependant que ces décisions interviennent dans un contexte financier délicat, marqué par un déficit de 369 millions de francs, nécessitant des arbitrages faits en concertation avec les acteurs locaux.
Sentiment d’abandon et mobilisations citoyennes
Céline Baux, élue UDC au Grand Conseil vaudois, rapporte que la population exprime une forte inquiétude depuis l’annonce des restrictions budgétaires. Elle souligne notamment la difficulté imposée par les longs trajets vers les hôpitaux de Rennaz ou Lausanne, pouvant durer trois à quatre heures aller-retour en train. Selon elle, certains habitants perçoivent ces mesures comme un signe d’une inégalité de traitement entre zones de montagne et plaine.
En réaction, plusieurs citoyens ont commencé à s’organiser pour protester. Après une manifestation dans la Vallée de Joux fin août, une nouvelle mobilisation est envisagée dans le Pays-d’Enhaut, témoignant d’un mouvement local en faveur du maintien des services de santé dans ces régions montagneuses.