Les vaches suisses en héritage: patrimoine, races et économie dans l’ouvrage d’Olivier May

Les vaches suisses en héritage: patrimoine, races et économie dans l’ouvrage d’Olivier May

Les vaches suisses en héritage: patrimoine, races et économie dans l’ouvrage d’Olivier May

Le livre ‘Les vaches, une passion helvétique’ d’Olivier May propose un voyage visuel et historique à travers les pâturages suisses. Des prairies de Gruyère et d’Emmental jusqu’aux mayens valaisans, en passant par les prés jurassiens et les élevages du plateau alémanique ou de la campagne genevoise, l’ouvrage présente la vache comme animal emblématique de la Suisse, en explorant son histoire, ses races, sa symbolique et sa place dans l’économie et l’imaginaire collectif.

« Je crois que l’on peut la comparer à ces vaches sacrées que l’on trouve en Inde, à cette différence que, elles n’errent pas dans les rues, mais qu’elles sont, au sein des pâturages, les reines de nos montagnes », déclare Olivier May dans Tribu, le 8 octobre.

« Je ne connais personne qui n’aime pas les vaches et je pense que c’est notre divinité tutélaire », précise Olivier May.

Origines et présence des vaches en Suisse

Pour retracer les premiers pas des bovins sur le territoire suisse, May rappelle que les traces remontent à l’époque des glaciers valaisans. Des populations originaires du nord de l’Italie auraient franchi les Alpes valaisannes il y a environ 7000 ans pour s’établir d’abord près de Sion; on pense qu’elles seraient passées par le col Collon, précise-t-il dans une interview du 12h30 diffusée le 6 octobre.

Son livre examine l’origine de la présence bovine en Suisse, les échanges de races et leur installation progressive dans toutes les régions. Il décrit les races présentes sur le territoire, avec neuf races et trois cousines, de la robuste vache d’Hérens à la Simmental, en passant par la Fribourgeoise et l’exotique Highland.

Les vaches et l’économie fromagère

La vache occupe une place centrale dans le tissu économique et culturel suisse, notamment à travers le lait, le fromage et même le chocolat. May montre comment le récit bovin s’est enrichi d’un imaginaire bucolique et alpestre au fil de la révolution industrielle, où la production laitière joue un rôle clé dans les transformations sectorielles et logistiques.

« En Suisse, la vache a toujours occupé un grand territoire. On la rencontre à travers les déplacements, que ce soit en train, en voiture, à vélo ou à pied, témoignant d’une présence omniprésente dans le paysage », affirme May.

Au-delà du lait: traditions et symbolique

Le livre rappelle que le lait, le fromage et même le chocolat ne constituent pas les seules images associées à la vache. Il évoque aussi le yodel, le cor des Alpes, ainsi que des pratiques comme la désalpe et la transhumance. L’animal occupe une place centrale dans les traditions et les mythes suisses, et il continue d’inspirer un vocabulaire et des créations artistiques sur plusieurs siècles.

Économie, image et questions éthiques

La vache est décrite comme ayant d’abord une valeur d’échange avant de devenir un levier marketing. May souligne comment l’image bucolique et alpiniste s’est construite aux heures de développement industriel, et comment le lait y contribue largement. Le livre aborde aussi les questions éthiques liées à l’élevage et à la consommation de viande bovine, invitant à réfléchir sur les pratiques actuelles.

Propos recueillis par Guillaume Rey et Julien Magnollay. Adaptation web: ld. Olivier May, Les vaches, une passion helvétique, éditions Favre, août 2025.

Notes sur un épisode sanitaire

Dermatose et échanges: une information indique que la dermatose complique le retour des vaches suisses parties pâturer en France voisine.

À écouter

A écouter: l’interview d’Olivier May dans le 12h30, diffusée le 6 octobre 2025, qui complète cette présentation de l’ouvrage.