Le chef de la police lausannoise annonce son départ en retraite prévu pour 2026 face aux enjeux sécuritaires et aux crises internes

Le chef de la police lausannoise annonce son départ en retraite prévu pour 2026 face aux enjeux sécuritaires et aux crises internes

Un départ en retraite pour le commandant de la police lausannoise en 2026, dans un contexte de turbulences

Olivier Botteron, à la tête de la police de Lausanne depuis 2018, prévoit de prendre sa retraite en 2026, selon un communiqué de la Ville publié mardi. La période à venir sera consacrée à la transmission de ses responsabilités, afin de garantir la continuité des réformes engagées, notamment dans un contexte marqué par plusieurs défis institutionnels.

Un parcours riche au service de la sécurité lausannoise

Agé de 59 ans, Olivier Botteron a piloté de nombreux changements au sein des forces de police lausannoises, notamment la création d’une unité dédiée à la prise en charge des victimes, la fusion des centrales 117 cantonale et communale, ainsi que la réorganisation des divisions police-secours et proximité. Son expérience antérieure inclut aussi des fonctions importantes, telles que commandant de la région garde-frontière de Genève (2015-2018) et commandant de la gendarmerie vaudoise (2010-2015).

Une volonté d’adapter les structures face à un environnement en mutation

Selon la municipalité, Olivier Botteron aurait toujours veillé à moderniser et adapter ses unités pour répondre aux besoins sécuritaires de la population, dans un contexte d’évolution constante. La Ville souligne son engagement à structurer des forces de l’ordre capables de faire face aux enjeux contemporains.

Les crises récentes impactant la police lausannoise

Ces derniers mois, la police lausannoise a été confrontée à plusieurs difficultés. Fin août, deux nuits d’émeutes dans le quartier de Prélaz ont suivi la mort de Marvin, un jeune homme de 17 ans décédé lors d’une fuite à scooter poursuivie par la police. Précédemment, un autre décès dans des circonstances similaires avait également marqué la région, laissant une empreinte sur l’opinion publique.

Par ailleurs, la police a été liée à des incidents sensibles, notamment une affaire de messages racistes, sexistes, antisémites ou discriminatoires échangés via deux groupes WhatsApp, ce qui a conduit à huit suspensions. La municipalité avait indiqué vouloir agir non seulement par des sanctions, mais aussi par une réforme profonde pour renforcer la cohésion et la confiance dans ses forces.

Critiques et tensions autour des interventions policières

Des critiques ont aussi été portées à l’encontre des actions policières, notamment suite à des décès lors d’interventions ou d’incidents survenus dans les locaux de la police. La mort d’un Nigérian de 39 ans lors d’une intervention récente a également suscité des réactions et des manifestations dans la ville.

Ni lien direct avec la décision de départ ni remise en question de la réforme

Interrogé par Keystone-ATS, Pierre-Antoine Hildbrand, conseiller municipal responsable de la sécurité, a précisé que la décision d’Olivier Botteron de partir à la retraite en 2026 s’inscrivait dans le cadre légal, conformément à la réglementation lausannoise sur l’âge de départ, et n’était pas liée aux crises internes ou aux critiques récentes.

Le responsable municipal a souligné que la période n’était pas encore critique et que la présence du commandant sera assurée jusqu’à son départ, notamment lors du G7. Il a aussi affirmé que la municipalité ne faisait pas de lien direct entre ces événements et la décision de retraite, insistant sur le fait que la retraite de M. Botteron était une décision personnelle prise dans le respect de la loi.

Un processus de succession prévu pour assurer la continuité

La succession d’Olivier Botteron sera organisée de manière sereine. La Ville prévoit prochainement la mise en concours du poste pour identifier le futur chef de la police lausannoise, permettant ainsi une transition réfléchie. La complexité de telles désignations est comparable à celle du remplacement du chef de la police valaisanne Christian Varone, qui demande du temps et une préparation minutieuse.