Cash à domicile et préparation à la crise : conseils de l’ECB et pratiques en Europe et en Suisse

Contexte et recommandations de l’ECB
Face à la possibilité de crises, les institutions financières européennes proposent des mesures concrètes pour se préparer. Un article en anglais publié cette semaine sur le site de la Banque centrale européenne porte sur le maintien d’argent liquide à domicile et se intitule Keep calm and keep cash. Le document indique que, en cas de panne électrique majeure ou de cyberattaque d’envergure, disposer de liquidités peut représenter une protection à faible coût contre une instabilité systémique.
La BCE évoque une recommandation pratique consistant à mettre de côté environ 70 à 100 euros par personne pour couvrir les besoins essentiels pendant environ 72 heures. Cette approche est en phase avec des pratiques déjà adoptées dans certains pays européens, comme les Pays-Bas, l’Autriche et la Finlande.
Montant indicatif et cadre temporaire
Le document n’impose pas un montant unique applicable à l’ensemble de l’Union européenne; il s’agit plutôt d’une estimation indicative destinée à guider la préparation individuelle en cas de crise de courte ou moyenne durée.
Pratiques et points de vigilance en Suisse
En Suisse, l’argent liquide détenu à domicile est cité comme un « article utile » dans le document fédéral Des provisions… providentilles, qui répertorie les provisions domestiques à constituer en prévention d’une crise. Cette liste a été évoquée après la panne majeure ayant touché l’Espagne et le Portugal en avril.
Le document ne précise pas de montant. Dans l’émission Forum, Virgile Perret de l’Observatoire de la Finance à Genève propose une fourchette entre 50 et 100 francs à garder dans son portefeuille, tout en rappelant qu’il est difficile de fixer un chiffre unique. Selon lui, ce niveau peut suffire lorsque les coupures se limitent à quelques jours, alors que des montants plus importants pourraient être utiles en cas de conflit ou de crise majeure.
Perspectives d’avenir pour le cash en Suisse
Pour Virgile Perret, l’indication de la BCE est une recommandation de bon sens et de prudence, présentée comme une solution de rechange envisageable. Malgré la diminution de l’usage du liquidité physique au profit des paiements électroniques, il souligne une prise de conscience croissante des vertus d’une offre minimale de liquidités dans la société.
Éléments complémentaires
Il rappelle également que la Suisse devrait maintenir une offre de cash, en partie en raison de l’attachement culturel au liquide, mais aussi pour des raisons de protection des données (les paiements en espèces étant anonymes) et pour favoriser l’inclusion financière, notamment pour certaines personnes âgées et en cas de situations d’urgence.