Ben & Jerry’s : le cofondateur Jerry Greenfield quitte l’entreprise pour des raisons éthiques

Un conflit autour des valeurs et des engagements sociaux de Ben & Jerry’s
Le cofondateur de la célèbre marque de glaces, Jerry Greenfield, a annoncé sa décision de quitter l’entreprise après 47 années d’activité, expliquant que ses convictions éthiques ne lui permettaient plus de continuer à travailler sous l’égide de Ben & Jerry’s. La raison principale de cette démission réside dans des divergences avec la politique commerciale d’Unilever, propriétaire de la marque, notamment sur la question de la vente de produits dans des territoires contestés.
Une marque engagée confrontée à des choix conflictuels
Fondée en 1978, Ben & Jerry’s s’est rapidement affirmée comme une entreprise prônant des valeurs en faveur du développement durable, du respect des droits humains, ainsi que de la lutte contre les inégalités. Lors de son rachat par Unilever en 2000, la société avait assuré vouloir maintenir son intégrité, avec la constitution d’un conseil d’administration indépendant pour préserver ses engagements. Cependant, en 2022, la société n’a pas réussi à empêcher la groupe britannique de continuer à commercialiser ses glaces dans des colonies de Cisjordanie, ce qui est perçu par certains comme allant à l’encontre de ses principes. Jerry Greenfield exprime son profond désarroi face à ces évolutions.
Une déclaration qui critique la gestion d’Unilever
Dans une lettre publiée mardi soir sur la plateforme X, Jerry Greenfield affirme ressentir une grande tristesse face à cette situation. Il évoque notamment que l’entreprise a été marginalisée par crainte de nuire aux intérêts d’Unilever, ce qui, selon lui, nuit à l’indépendance que la marque s’était engagée à préserver. Il dénonce également la situation politique actuelle aux États-Unis, où, selon lui, les droits civiques, les libertés fondamentales des immigrants, des femmes et des membres de la communauté LGBTQ pourraient être sous pression.
Les tensions entre Ben & Jerry’s et Unilever
Les relations entre la filiale engagée et son groupe parent ont été marquées par plusieurs frictions ces dernières années, notamment autour de choix politiques et sociaux. La semaine précédente, Ben Cohen et Jerry Greenfield avaient publié une lettre ouverte appelant à une plus grande autonomie de la marque. De leur côté, la société a précisé qu’elle souhaitait continuer à dialoguer dans l’optique de défendre ses valeurs tout en renforçant sa présence mondiale.
Une scission en perspective
Par ailleurs, Unilever prévoit de scinder sa division spécialisée dans la fabrication de glaces, en créant une entité indépendante intitulée « The Magnum Ice Cream Company », dont le siège sera basé à Amsterdam. Cette nouvelle structure, entièrement séparée, sera principalement cotée sur la place néerlandaise et pourrait transformer la stratégie commerciale du groupe dans ce secteur.