Trump : rapidité dominante et cohérence remise en question — analyse de Giuliano da Empoli

Un nouveau cadre pour les relations entre États

Giuliano da Empoli estime que Donald Trump se distingue par une approche proche de l entreprise privée, et non par une attitude strictement politique traditionnelle. Selon lui, cette réalité peut donner à certains observateurs l impression que Trump est plus efficace en tant que maître d action que comme stratège économique, et qu il associe souvent les enjeux publics à des logiques privées.

Un modèle en tension entre deux mondes

Selon l écrivain, les Européens et les politiciens sont encore mal à l aise avec ce nouveau cadre imposé par Trump, qui privilégie des échanges bilatéraux et pragmatiques plutôt que des structures diplomatiques habituelles. Il rappelle que les monarchies du Golfe et certains États autoritaires utilisent davantage des canaux non officiels — liens familiaux, partenariats d affaires et rencontres privées — pour conduire des relations internationales.

Deux mondes s affrontent dans la pratique

Da Empoli décrit l effet observable comme un choc entre des systèmes habitués à la lenteur et au respect des règles, et un mode plus rapide où les décisions peuvent être prises de manière personnelle, sans contre-pouvoir suffisant. Les institutions suisses et européennes y sont présentées comme conçues pour fonctionner avec des consensus et une certaine temporalité.

Stabilité suisse face au modèle rapide

Si le modèle de décisions instantanées et sans contre-pouvoir était réellement supérieur, il se manifesterait, selon lui. En attendant, la Suisse est présentée comme parfaitement adaptée à un monde à venir qui nécessitera des lieux garantissant une certaine stabilité.

Le 4 novembre 2025, les dirigeants de six grandes entreprises suisses — MSC, Rolex, Mercuria, Partners Group, MKS et Richemont — ont rencontré Donald Trump à Washington.

Propos recueillis par Philippe Revaz

Texte web: Julie Liardet