Nomination d’un proche de Elon Musk à la NASA : enjeux, réactions et perspectives
Contexte et nomination
Un proche de Elon Musk est évoqué pour diriger la NASA, l agence spatiale américaine. Dans un message publié sur Truth Social, le président a mis en avant la passion pour l espace, le parcours dans le domaine spatial et l engagement à accélérer ce que certains qualifient de nouvelle economie spatiale comme argument en faveur de sa nomination.
Rôle du Sénat et incertitudes budgétaires
Fin mai, la nomination a ete retiree in extremis par le republicain. Le retrait s explique par un examen approfondi des liens passes de l homme d affaires, y compris des dons a des elus democrates. Le dossier n a pas ete precise publiquement. Isaacman a reagi sur X en remerciant les partisans de l exploration spatiale, tandis que Musk a publie sur X trois emoticones: coeur, fusée et drapeau americain.
Réactions et contexte financier
Sa confirmation par le Senat demeure nécessaire mais, en raison de l actuelle fermeture du gouvernement, il est difficile de savoir si et quand il pourrait prendre ses fonctions.
Francesco Pepe, directeur de l Observatoire et du departement d astronomie de l Universite de Geneve, rappelle que ce choix s integre dans un debat sur le financement de la recherche de base, souvent percu comme elitiste et inutile par certaines opinions publiques.
Il souligne que le financement de la recherche traverse des moments dramatiques, affectant le spatial, la meteorologie et l observation de la Terre, et que la situation pourrait avoir des retentissements a l echelle mondiale. L etat des finances n est pas neutre dans ce contexte.
Des elements financiers indiquent une baisse du budget global destine a la direction des missions scientifiques entre 2025 et 2026, d environ 7,334 milliards a 3,908 milliards, soit une diminution proche de 50 pourcent. Les sous-programmes risquent d en souffrir.
Mars, Lune et partenariats internationaux
Stéphane Paltani, professeur a l Université de Geneve et délégué suisse au Comité du programme scientifique de la ESA, estime que la nomination pourrait aligner l action de la NASA sur les objectifs de son entourage et favoriser un itinéraire martien rapide, alors qu Isaacman avait affirmé en avril vouloir prioriser la Lune lors d une audition au Sénat. De son côté, Elon Musk voit la Lune comme une étape secondaire sur la route vers Mars.
Paltani rappelle les préoccupations exprimées par le Conseil scientifique de la ESA face à des choix de priorités et à la potentielle augmentation des vols habités. Il estime que l astrophysique et l astronomie ne doivent pas être négligées au profit d autres objectifs.
Thomas Pesquet, astronaute français qui rêve d aller sur la Lune, explique que la mission martienne pourrait apparaître comme vide et dangereuse et peu conforme aux intérêts de la communauté scientifique, ajoutant sa voix à ces inquiétudes.
Impact sur la coopération spatiale
Selon Paltani, les programmes spatiaux internationaux ressentiront l impact des choix futurs de la NASA. Le Conseil scientifique de la ESA s inquiète des conséquences sur les projets communs et souligne l importance des contributions européennes aux missions américaines et vice versa. Le contexte de fermeture politique peut aggraver la situation.
La Chine est évoquée comme partenaire potentiel pour compenser les retards, tandis que des défis persistent pour les autres acteurs comme le Canada, l Inde et le Japon. L ESA cherche des partenaires crédibles et affirme que l Europe ne peut pas compter exclusivement sur les Etats Unis.
En conclusion, les analystes soulignent que l avenir de la cooperation spatiale dépendra des decisions budgétaires et politiques a Washington, et que l Europe doit continuer a renforcer ses partenariats pour limiter les effets d un possible manque de financement de la NASA sur le plan international.