Les États-Unis réorientent partiellement leur présence militaire en Europe orientale
Contexte et chiffres clés
Quelque 85 000 soldats américains sont déployés en Europe, dont 20 000 ont été envoyés en renfort après l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022, selon le ministère américain de la Défense.
Décision et cadre officiel
La réduction envisagée résulte des nouvelles priorités affichées par l’administration au mois de février et tient compte du renforcement et de l’activité accrues de l’OTAN sur le flanc oriental, précise le ministère roumain de la Défense dans un communiqué.
Cette démarche est décrite comme un ajustement qui ne remet pas en cause des forces américaines « plus importantes » qu’avant 2022; l’OTAN a été informée au préalable et ces réajustements ne constituent pas une pratique inhabituelle, indique l’institution.
Réponses et analyses des acteurs
Selon l’ancien conseiller à la sécurité nationale du président roumain, George Scutaru, il s’agit d’« un mauvais signal envoyé à la Russie » pour la région de la mer Noire. Il estime que Moscou pourrait interpréter ce repli comme une moindre importance des intérêts américains dans la zone et chercher à intensifier des pressions, notamment sur la Roumanie, par des drones ou des incursions aériennes.
Il appelle les alliés européens à afficher leur solidarité et à envisager, si nécessaire, un renforcement de la présence militaire pour compenser, citant notamment la France à l’approche d’une visite de Catherine Vautrin, ministre française de la Défense, en Roumanie.
Le ministre polonais de la Défense, Wladyslaw Kosiniak-Kamysz, a assuré que Varsovie n’avait « reçu aucune information » sur une réduction du contingent en Pologne.
Éléments d’évolution et indications officielles
« Environ 900 à 1000 soldats américains resteront en Roumanie », précise le ministère roumain, les considérant comme une dissuasion et une garantie de l’engagement des États-Unis envers la sécurité régionale. Actuellement, environ 1 700 soldats américains sont déployés en Roumanie.
Ionuț Mosteanu, ministre roumain de la Défense, affirme que les capacités stratégiques demeurent inchangées: le système de défense antimissile à Deveselu reste opérationnel; la base aérienne de Campia Turzii demeure un élément clé pour les opérations aériennes et la coopération alliée; et Mihail Kogalniceanu continue d’être développé, le drapeau américain restant présent sur ces sites.
Un groupe de combat aérien restera basé sur Mihail Kogalniceanu, comme avant le déclenchement du conflit en Ukraine. Le ministre souligne que cette évolution était prévisible et que l’Europe a commencé à investir davantage dans ses propres armées, choisissant de prendre sa défense en main.