Musée de l’Elysée à Lausanne : parcours, expositions et renouveau d’un musée phare de la photographie

Une mission fondatrice et une vision ouverte de la photographie

En 1985, Charles-Henri Favrod prend la direction du musée de la photographie de l’Elysée à Lausanne avec pour objectif d’expliquer comment l’image a modifié notre regard et notre histoire. Photographe de formation, journaliste et essayiste, il promeut une approche ouverte de cet art né avec les temps modernes.

Il précise : Ce n’est pas le musée de la photographie, je précise, ce musée est un musée pour la photographie.

Rétrospectives et témoins du reportage photo

Werner Bischof

En 1987, Favrod évoque dans Journal Romand la rétrospective consacrée au photographe zurichois Werner Bischof, marqué par la solitude dans un monde en guerre et confronté aux injustices, illustrant le désarroi des civils et des combattants.

Bischof rejoint Magnum en 1949 et publie des reportages dans Life après avoir découvert le Japon et la Corée du Sud; il devient correspondant de guerre en Indochine pour Paris Match.

Ella Maillart

La même année 1990 voit la première rétrospective des photographies de voyage d’Ella Maillart. Pour préparer l’exposition, Favrod se rend à Chandolin afin de rencontrer personnellement l’écrivain-photographe.

Maillart déclarait : Cette photographie, dans ma vie, a joué un rôle absolument capital, un coup de chance incroyable, et Viva est présentée en 1990.

La mémoire des yeux et les nuits de la photographie

Dès l’ouverture, Favrod ouvre le parc et les jardins au public et lance la Nuit de la photo, une édition mêlant photographie, danse, jazz et cinéma. Le succès est immédiat et, à partir de 2011, l’événement évolue pour devenir la Nuit des images, en collaboration avec d’autres institutions dédiées aux arts visuels.

La manifestation annuelle reste une occasion pour le public de se retrouver lors des nocturnes organisées au musée, comme le confirmait la couverture de Télé Journal en 1991.

Renouvellement de la direction et orientation artistique

En 1996, l’historien canadien William Ewing prend les rênes du musée et dirige l’Elysée jusqu’en 2010, période marquée par une ouverture accrue sur le rayonnement international.

En 2005, l’Elysée organise l’exposition Documentary and Anti-Graphic Photographs, reconstituant une présentation de 1935 à New York réunissant Cartier-Bresson, Alvarez Bravo et Walker Evans.

Une nouvelle génération et un regard élargi sur l’image

Pour les 25 ans du musée, en 2010, le nouveau directeur Sam Stourdzé invite 80 jeunes photographes du monde entier à exposer, plutôt que d’une exposition souvenir. À son arrivée le 1er mai 2010, il affirme vouloir valoriser l’image fixe et l’art vidéo, tout en ouvrant une réflexion sur l’image numérique à l’ère d’Internet.

La direction annonce : valoriser l’image fixe et l’art vidéo, et engager une réflexion sur l’image numérique à l’ère d’Internet.

Un nouvel écrin au cœur de Lausanne

Novembre 2021 marque une étape symbolique avec Plateforme 10 : après cinq années de travaux, le musée Photo Elysée et le MUDAC s’installent dans un bâtiment neuf, conçu par l’agence Aires Mateus et d’une superficie d’environ 1 400 mètres carrés, modulable pour les expositions.

L’ouverture au public est annoncée pour 2022, avec l’objectif de mieux présenter le patrimoine photographique dans un espace contemporain.

Nathalie Herschdorfer à la direction et projets en cours

Nathalie Herschdorfer, commissaire d’exposition et historienne de l’art et de la photographie, est nommée nouvelle directrice du musée Photo Elysée à Lausanne. Ancienne responsable des expositions au Musée des Beaux-Arts du Locle, elle connaît déjà l’institution, où elle a collaboré entre 1998 et 2010.

Pour les 100 ans du surréalisme, elle propose une exposition réunissant Cindy Sherman et Man Ray, figures majeures du mouvement.

Cette actualité est relayée par les archives de RTS et souligne les orientations actuelles du musée.