Retour en Suisse: Rémy Pagani juge indigne l’attitude de la Suisse vis-à-vis de la flottille pour Gaza

Retour en Suisse: Rémy Pagani juge indigne l’attitude de la Suisse vis-à-vis de la flottille pour Gaza

Retour en Suisse: Rémy Pagani critique l’attitude suisse face à la flottille pour Gaza

À Genève-Aéroport, près de 300 manifestants ont accueilli les neuf militants suisses, munis de pancartes de soutien et ayant entonné des slogans en faveur de l’action.

Rémy Pagani, ex-maire et rapatrié du jour

Premier à prendre la parole à l’arrivée, l’ancien maire de Genève a remercié les personnes présentes pour l’accueil réservé à l’expédition: « Sans vous, on serait encore là-bas, traité comme des animaux et humiliés ».

La flottille pour Gaza comptait environ 450 participants, dont 19 Suisses expulsés d’Israël; le premier groupe est revenu samedi à Zurich, suivi de huit rapatriements dimanche à Genève.

Une demande de couloir humanitaire

Invité mercredi soir dans Forum, Pagani a affirmé ne pas avoir été « mis en détention » mais « kidnappé » par Israël. Il rappelle une décision de la Cour internationale de justice en 2024 qui évoque une volonté de génocide et de crimes de guerre à Gaza et enjoint les autorités israéliennes à ouvrir un couloir humanitaire. « Nous n’avons fait, d’une manière citoyenne, que ce que les gouvernements n’osent pas faire. Je n’ai pas le sentiment d’être dans l’illégalité », soutient-il.

« Il reste des Suisses qui ont une conscience et qui se sont mobilisés avec nous. Eux, ce sont des gens qui représentent la Suisse que j’aime », résume Rémy Pagani.

Conditions d’emprisonnement et critiques adressées au DFAE

Comme d’autres militants, l’élu genevois décrit des conditions d’emprisonnement « extrêmement » difficiles et affirme avoir été maltraité et puni collectivement, notamment lorsque le Premier ministre est venu dans les cellules pour provoquer, entouré de chiens et de fusils à pompe.

Le DFAE et les conventions de Genève

Interrogé sur la position du DFAE — qui affirme avoir été actif et rappeler le respect des droits des prisonniers — Pagani réplique: « Attendez, ils nous ont demandé 5000 francs de caution pour nous sortir de prison. Vous trouvez que c’est une prise en charge ? »

Il rappelle que la Confédération est dépositaire et signataire des Conventions de Genève, ce qui l’oblige à porter assistance aux populations maltraitées et à protéger les organisations humanitaires et leurs soutiens. « Et elle va nous envoyer des factures pour garantir notre rapatriement ? Je trouve que c’est indigne ! »

« Je pense qu’on ne résout pas ce genre de conflit sérieux avec une délégation de bateaux de plaisance », commente Bryan Lo Giudice, membre du PLR genevois.

Réactions et perspective du débat

À l’issue des échanges, Pagani affirme que la mobilisation a dépassé les frontières et témoigne d’un soutien international; « Il reste des Suisses qui ont une conscience et qui se sont mobilisés avec nous. Eux, ce sont des gens qui représentent la Suisse que j’aime. »

Dans Forum, Lo Giudice remet en cause l’efficacité médiatique de l’opération et préfère parler d’une « opération de communication » plutôt que d’un geste humanitaire, estimant que la couverture du conflit en est détournée.