Polémiques en France autour du drapeau palestinien hissé dans des mairies et de la neutralité du service public

Polémiques en France autour du drapeau palestinien hissé dans des mairies et de la neutralité du service public

Contexte international et reconnaissance

La France et plusieurs pays ont reconnu lundi l’État de Palestine, démarche essentiellement symbolique qui intervient à l’ouverture de la grand-messe annuelle de l’ONU à New York, dominée par le conflit à Gaza.

Symboles et réactions locales

Des militantes et militants pro-Gaza, accompagnés d’élus de gauche, ont déployé un drapeau palestinien sur la façade de l’Hôtel de Ville de Paris pendant environ trente minutes, malgré l’avis défavorable de la maire Anne Hidalgo.

La France abrite la plus grande communauté juive d’Europe et une des plus importantes communautés arabo-musulmanes, particulièrement sensibles au sort des Palestiniens de Gaza.

Neutralité du service public et chiffres

Le ministère de l’Intérieur a rappelé le principe de neutralité du service public et demandé aux préfets d’intervenir pour faire cesser tout pavoisement susceptible d’ingérer dans la politique étrangère de la France ou de provoquer des troubles publics.

Sur 34 875 communes, 86 municipalités ont été concernées, soit 0,25 %. Après Nantes, Rennes, Grigny et Saint-Denis, les mairies écologistes de Besançon et Lyon ont hissé à leur tour le drapeau palestinien sur le fronton.

Réactions des autorités et des partis

À Marseille, le maire de gauche Benoît Payan a refusé de hisser le drapeau palestinien et a annoncé le jumelage de sa ville avec Bethléem, située en Cisjordanie occupée.

Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a demandé à ses édiles de pavoiser les mairies avec la bannière palestinienne et a sollicité l’autorisation du chef de l’État pour cette initiative.

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, élu des Républicains, a appelé les préfets à saisir la justice administrative.

Drapeaux et symboles: réactions locales et nationales

À Lyon, le maire écologiste Grégory Doucet a salué le geste et estimé que la reconnaissance de l’État palestinien n’était pas une offense envers Israël; il a aussi évoqué le fait que l’absence d’État peut nourrir le développement de groupes extrémistes tels que Daech et le Hamas.

Plusieurs villes de la région parisienne, dont Saint-Denis, ont suivi l’initiative, et Paris a projeté sur la tour Eiffel les drapeaux palestinien et israélien, accompagnés d’une colombe de la paix.

Des élus des Républicains et du Rassemblement national ont dénoncé le pavoisement et appelé à des condamnations ou à une interprétation plus critique du geste.

Enfin, Jean-Luc Mélenchon a critiqué le geste, le qualifiant de consternant et de stupidité dans le contexte de deux années de violences, selon les organisateurs et les soutiens.