En Hongrie, la jeunesse s’exprime contre le pouvoir d’Orban lors de festivals et concerts

En Hongrie, la jeunesse s’exprime contre le pouvoir d’Orban lors de festivals et concerts

Une contestation qui s’invite sur scène

En Hongrie, la contestation ne se limite plus aux manifestations traditionnelles de l’opposition. Elle se déplace désormais dans les festivals et les concerts, où musique et engagement politique se mêlent.

La musique comme tribune politique

Des artistes qui prennent position

La mobilisation des jeunes s’accentue lorsque des artistes s’emparent publiquement de la critique du gouvernement et de Viktor Orban.

Le chanteur Majka a sorti un morceau satirique décrivant Bindjistan, un pays fictif dirigé par un autocrate corrompu, et où les lois semblent privilégier les puissants. Le refrain suggère une impression d’impunité pour ceux qui détiennent le pouvoir.

À Szeged, dans le sud du pays, un récent concert s’est terminé par des cris hostiles envers Fidesz, repris par des centaines de festivaliers.

Une rébellion consciente

Une prise de conscience collective

Pour Kata, jeune styliste, ce mouvement dépasse une simple exaspération et traduit la conviction que le statu quo ne peut durer. Elle décrit ce phénomène comme un sentiment de rébellion, distinct des slogans simplistes associés au hooliganisme numérique ou sportif.

Viktor Orban est au pouvoir depuis près de 16 ans. Le politologue Matyas Bodi rappelle que le parti se présente comme anti-establishment, tout en appartenant à l’élite économique et politique du pays.

Dans plusieurs pays européens, l’extrême droite attire une partie significative de la jeunesse. Toutefois, selon M. Bodi, la situation n’est pas identique en Hongrie: des partis comme Le Pen, l’AFD ou Vox séduisent des jeunes, mais restent dans l’opposition, alors qu’Orban est au pouvoir depuis 16 ans et se décrit comme anti-establishment tout en faisant partie de l’élite.

Espoir mitigé

À sept mois des élections législatives, l’espoir de changement demeure mesuré. Armin et d’autres jeunes envisagent parfois un départ à l’étranger, mais l’issue du scrutin reste incertaine en raison de la propagande et de l’emprise médiatique du parti au pouvoir.

Kata affirme que le changement est nécessaire et soutient le nouveau parti d’opposition Tisza, fondé par Péter Magyar, ancien cadre du régime, qui veut restaurer la démocratie.

Selon un sondage réalisé début septembre par l’Institut Median, 37 % des électeurs voteraient pour le Tisza et 30 % pour le Fidesz; chez les moins de 30 ans, 15 % voteraient Fidesz et 56 % soutiendraient le Tisza.

Entre colère et espoir, la jeunesse hongroise pourrait jouer un rôle déterminant dans l’avenir politique du pays.